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OPINION

« Nous sommes la première agence d’intérim des Comores »- Kamal Abdallah (HAZI COMORES) - Interview
« Nous sommes   la première agence d’intérim des Comores »- Kamal Abdallah (HAZI COMORES) - Interview



Kamal Abdallah, Directeur Général de la première agence d’Intérim aux Comores, est le pionnier en matière de recrutement dans ce pays situé dans l’Océan Indien, dans le canal de Mozambique. Son leitmotiv : l’accompagnement à tous les niveaux. Era Environnement, entreprise de presse en ligne aux Comores, spécialisée sur le développement durablement et les changements climatiques, l’a rencontré récemment. ERA ENVIRONNEMENT : Kamal Abdallah, Directeur Général de Hazi Comores. Comment êtes-vous devenu chef d’Entreprise aux Comores ? KAMAL ABDALLAH : Je suis à la base un financier formé à la comptabilité et à la finance à Fès (Maroc) et à Marseille (France). Après trois années d’études, je suis rentré aux Comores et j’ai travaillé pendant sept ans à la Banque Pour l’Industrie et le Commerce (BIC COMORES). J’ai par la suite effectué une formation de troisième cycle en Conseil et Gestion PMI-PME à l’île de la Réunion. A mon retour à Moroni, j’ai crée le premier cabinet d’expertise comptable et d’audit aux Comores, en association avec un cabinet de l’île de la Réunion qui a des filiales dans l’Océan Indien à Maurice, à Madagascar et à Mayotte. Depuis 2001, j’ai crée plusieurs entreprises avec des amis. Parmi ces sociétés, nous avons crée en 2004 une société de recrutement, une agence d’intérim : HAZI COMORES.SARL qui répondait au besoin d’une plateforme. En 2004, il n’y avait, en effet pas de structure aux Comores qui pouvait accueillir les demandeurs d’emploi et les entreprises qui offraient des emplois. ERA ENVIRONNEMENT : Il y a un taux de chômage très important aux Comores. Comment les jeunes sont informés de l’existence de votre agence et comment les accompagnés vous ? KAMAL ABDALLAH : Ils sont informés par les panneaux se trouvant dans les trois agences. Nous avons trois agences: deux dans la capitale à Moroni, Hamramba (vers la route qui mène à l’hôtel RETAJ) et à la Gare du Nord (à la coulée), ainsi qu’une nouvelle agence dans le nord de la Grande Comore à Mitsamiouli. On a aussi un site internet (Hazicomores.com), une page Facebook et instagram que nous alimentons régulièrement. ERA ENVIRONNEMENT : Que pensez-vous de la récente signature de convention de financement de 4 millions d’Euros entre l’Agence Française de Développement ( AFD) et le Ministère Comorien des Finances pour la création d’emploi dans les milieux ruraux ? KAMAL ABDALLAH : C’est une bonne chose qu’il y ait une signature de convention pour le financement de la création d’emploi. Seulement, nous, en tant qu’acteur du secteur privé et agence de recrutement et d’intérim, nous n’avons été ni informés ni sollicités dans la mise en place de ce financement. Nous sommes pourtant la première agence d’intérim des Comores. On aimerait bien être associés et travailler en synergie avec les ministères pour la promotion des métiers verts. Nous ne sommes pas spécialisés des métiers verts. Par contre, nous pourrions apporter notre base de données en matière d’emploi et apporter notre expertise dans le domaine de l’intérim. Nous sommes un relais. ERA ENVIRONNEMENT : Quel rôle peut jouer la formation professionnelle au sein de votre agence d’intérim ? KAMAL ABDALLAH : Au-delà de ces métiers traditionnels, Hazi Comores offre une activité d’incubateur. On accompagne les opérateurs à créer leur société et on les aide à atteindre un certain niveau de croissance au bout de trois ans. Cet accompagnement comprend le choix de la forme juridique de la société, de la rédaction des documents juridiques et l’enregistrement de ces documents auprès des différentes administrations jusqu’à l’obtention du registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM). Deuxième accompagnement : nous mettons en place des outils de gestion. ERA ENVIRONNEMENT : Que pensez-vous du secteur informel et de sa présence importante aux Comores ? KAMAL ABDALLAH : Le secteur informel constitue un manque à gagner pour le gouvernement, par la perception des différentes taxes et impôts liées à ce secteur, difficilement réalisable. Il faut structurer ce secteur pour le rendre formel, en allégeant la fiscalité. De fait, il faut un appui du gouvernement et des différents bailleurs qui interviennent dans le développement économique et social des Comores. L’appui au niveau de l’Etat doit être au niveau fiscal par l’allègement de la fiscalité et par l’élargissement de l’assiette fiscale : tout le monde de l’entreprise doit payer ses impôts d’une manière équitable. ERA ENVIRONNEMENT : Les secteurs productifs aux Comores sont la pêche, l’agriculture, le BTP et le tourisme. Mais comment tenir compte, d’après vous, des secteurs très vulnérables, notamment l’eau et l’énergie. Comment travaillez-vous avec les entreprises à ce sujet ? KAMAL ABDALLAH : Nous avons quelques partenariats avec des entreprises françaises, plus particulièrement avec Moroni Terminal, le groupe Bolloré. C’est la seule société qui travaille en permanence avec Hazi Comores. Cela fait cinq ans que nous travaillons avec eux, et nous avons un autre partenaire français, CAMUSAT, qui travaille dans l’installation des pilonnes. On ne travaille pas dans ces secteurs puisqu’ils sont majoritairement dans l’informel. Mais nous travaillons essentiellement avec des sociétés françaises dans l’intérim, dans le tertiaire. On est en train de réfléchir avec nos partenaires sur la Responsabilité Sociale en Entreprise (RSE). Ils peuvent impulser une dynamique et cela peut-être relayé par les entreprises locales. A ce stade, les Comores n’ont pas atteint ce niveau pour maîtriser les enjeux de la RSE. Toutefois, les autorités peuvent impulser cette vision au niveau des entreprises et du monde du travail. Hazi Comores, elle, peut faire l’interface entre les autorités et les employeurs pour accompagner cette dynamique. Puisqu’elle est en contact avec la seule société aux Comores qui dispose d’une politique de RSE : Moroni Terminal. ERA ENVIRONNEMENT : Les Comores, situées dans l’Océan Indien, font partie de la Commission de l’Océan Indien, de la ligue Arabe, des Petits Etats Insulaires en Développement, de l’Afrique. Quels sont vos relations avec ces pays ? KAMAL ABDALLAH : Pour le moment on n’a pas de relation, mais on a conçu un site internet pour attirer les pays de la région et saisir les opportunités d’emploi, plus particulièrement celles issues du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) et celles de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC). Ces deux communautés représentent un marché de plus de 500 millions d’habitants. Nous voulons tirer profit des opportunités en matière d’embauche issues de ces deux marchés. Parce que nous avons des difficultés ici aux Comores : la morosité de l’économie et l’étroitesse du marché. Il n’y a pas beaucoup d’offre d’emploi. Nous ne sommes pas soutenus par les autorités. Nous peinons à développer notre potentiel : les demandeurs d’emploi viennent en permanence chercher un emploi et ils se découragent très vite. L’activité économique ne facilite pas l’accélération des offres d’emploi. Mais, nous avons tout de même un avantage : nous sommes les pionniers du recrutement et les gens nous prennent au sérieux. Propos recueillis par Houmi Ahamed-Mikidache Directrice de publication ERA ENVIRONNEMENT Site internet d'information spécialisée sur les changements climatiques et de développement durable: www.eraenvironnement.com

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